Une descente dans l’atmosphère froide du satellite rythmée par l’ouverture successive de 3 parachutes et le ballet constitué par tous les instruments de la sonde en action. Du 1er signal à la 1 ère hypothèse, de la tension extrême à l’explosion de joie, un aperçu des 1ères heures « après Huygens »…
Estimation du site d’atterrissage de Huygens. La descente a duré 2 h 32 min. 72 min après l’atterrissage, Cassini est passé sous l’horizon de Titan et a perdu le signal. On suppose que Huygens a fonctionné plus de 5 h mais il faut encore attendre l’analyse des données des radiotélescopes européens pour le confirmer.
De longues minutes d’angoisse
Des 2 canaux, seul le canal B a reçu les données de Huygens, résultats par ailleurs excellents et n’affichant presque aucune perte. En définitive, il semble que le disfonctionnement du canal A n’affecte que le nombre d’images recueillies (350 au lieu de 700) et certains senseurs. La qualité des mesures des radiotélescopes, au-delà de toute espérance, pourrait compenser cette perte.
Le saviez-vous ? |
Un contact en avant-première… 20 W seulement, soit moins d’une ampoule d’appartement : c’est la puissance du signal émis par Huygens en direction de Cassini. Près de 18 radiotélescopes terrestres ont pointé leur antenne dans la direction de Saturne avec un mince espoir de capter ce faible signal. L’intervention des radiotélescopes n’avait été envisagée qu’un an auparavant, lorsqu’on s’aperçut qu’une détection était théoriquement possible. Ces mesures pouvaient donner des indications, 3 h avant que Cassini ne retransmette les données sur Terre, sur le déroulement de la mission Huygens. Un « plus » pour les scientifiques, tout en sachant que si l’absence de détection aurait assurément fait monter la tension d’un cran au sein des équipes, elle n’aurait pas permis de conclure à un échec. |
Les analyses préliminaires
Autre hypothèse qui reste à conforter : l’existence d’une pluie de méthane. L’expérience HASI ** a mesuré au sol une température de – 180°C et une pression de 1,5 bar, confirmant les modèles thermodynamiques existants et allant dans ce sens. L’expérience GCMS ** a enregistré un dégazage soudain de méthane, provoqué par le réchauffement du sol par la sonde. Le sol de Titan semble donc gorgé de méthane liquide sous la surface.
* ESOC : European Space Operations Centre
** HASI : Huygens Atmospheric Structure Instrument
GCMS : Gas Chromatograph & Mass Spectrometer
Pour en savoir plus
Cassini-Huygens sur le site de la NASA
Cassini-Huygens sur le site du CNES
Expériences à bord d'Huygens et réception des 1ères images :
Expérience française ACP
Instrument HASI
Instrument DISR