20 décembre 2004
Les caprices d’Ariane
L’un des objectifs prioritaires pour le Cnes, lors de sa création en
1961, est de réunir les compétences nécessaires à la construction d’un
lanceur. L’objectif est atteint en 1965 avec le 1er décollage du lanceur
Diamant. En 1973, 10 pays européens dont la France décident de
développer un lanceur nommé LIIIS (pour lanceur de 3ème génération de
substitution), plus connu sous le nom d’Ariane.
Quelques années plus tard, le 15 décembre 1979 à Kourou, le Centre spatial guyanais est en effervescence. La salle des visiteurs est bondée de journalistes, industriels et personnalités.
Les curieux, le regard vers le ciel, attendent à quelques kilomètres de là. Chacun est conscient de l’importance de l’événement. Mais le ciel de Guyane est menaçant et Ariane ne décollera pas. Déception.
Quelques jours plus tard, le 23 décembre, tous les invités sont revenus,
confiants. Mais cette fois, c’est le rouge lanceur qui s’allume. Une
fuite détectée sur une vanne sera la cause d’un nouveau report.
Un pari gagné
Seuls les inconditionnels seront au rendez-vous le 24 décembre. A 17h
14min 38s, le 1er lanceur de la filière Ariane, 210 t au décollage, 48 m
de haut, quitte la base de lancement.
Tonnerre d’applaudissements, l’émotion est extrême. L’Europe vient de confirmer sa compétence technologique. L’accès à l’espace, devenu une réalité, laisse entrevoir de nouveaux horizons.
Pour son 1er vol d’essai, Ariane emporte une capsule technologique CAT,
destinée à transmettre à la Terre des données technologiques sur le vol.
Le dernier lancement d’une Ariane de 1ère génération a permis, le 21
février 1986, la mise en orbite héliosynchrone du satellite
d’observation de la Terre Spot 1. Elle aura entre temps effectué 11
lancements dont 9 succès, amorçant la longue série de réussite de la
filière.