15 Juin 2015

Le contact est rétabli avec Philae

Après 211 jours de silence, un signal en provenance de Philae a été reçu sur Terre le samedi 13 juin à 22h28 (heure de Paris). D’après Stephan Ulamec, responsable du projet Philae (DLR) : « Philae se porte très bien ! »

La 4e période de tentatives de communication entre l'orbiteur de Rosetta et Philae aura donc été la bonne ! Le 28 mai dernier, Cédric Delmas, responsable des opérations du SONC (CNES, Toulouse), nous signalait que les conditions étaient plus favorables à présent et qu’une reprise de contact avec l’atterrisseur était envisageable. À la plus grande satisfaction de toutes les équipes impliquées dans la mission, le 1er signal de Philae depuis sa mise en hibernation le samedi 15 novembre 2014 à 1h15 (heure de Paris) a été reçu à l’ESOC (European Space Operations Centre, Darmstadt, Allemagne) le samedi 13 juin à 22h28 (heure de Paris).

Pour que Philae puisse émettre, il fallait impérativement que sa température interne dépasse - 45 °C et que ses panneaux solaires lui fournissent plus de 19 W or, comme le précise Stephan Ulamec : « La température interne de Philae est de - 35 °C et il dispose de 24 W, il est donc opérationnel. »

Ce 1er signal de Philae a duré près de 85 sec et plus de 300 paquets de données ont pu être récupérés et analysés par l’équipe du LCC (Lander Control Center). Cette 1re communication a été très courte, mais pour Philippe Gaudon, chef de projet Philae au CNES :

C’est un 1er pas important de savoir que Philae n’est pas cassé ou recouvert de poussières


Philae sur la comète 67P. Crédits : ESA/ATG medialab

Et de poursuivre : « il va falloir à présent modifier progressivement les trajectoires de l’orbiteur à côté du noyau pour améliorer la qualité et la durée des communications. »

Au total, la mémoire de Philae contiendrait encore plus de 8 000 paquets de données, mais il faudra attendre les prochaines périodes de transmissions pour en récupérer davantage. Les données présentes dans les 300 paquets reçus prouvent que l’atterrisseur est actif à la surface de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko depuis au moins plusieurs jours, même s’il n’était pas encore capable d’entrer en contact avec Rosetta.

Cette reprise de contact intervient quelques jours à peine après l’annonce de la très probable localisation de Philae par une équipe comprenant notamment des chercheurs du Laboratoire d’Astrophysique de Marseille et du SONC. A ce moment là, Philae et le noyau de 67P/Churyumov-Gerasimenko se situaient à un peu plus de 215 millions de km du Soleil et un peu plus de 305 millions de km de la Terre.

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Le signal reçu de Philae samedi 13 juin 2015. Crédits : CNES.

Rosetta est une mission de l’ESA avec des contributions de ses États membres et de la NASA. Philae, l’atterrisseur de Rosetta, est fourni par un consortium dirigé par le DLR, le MPS, le CNES et l'ASI. Rosetta est la 1ere mission dans l'histoire à se mettre en orbite autour d’une comète, à l’escorter autour du Soleil, et à déployer un atterrisseur à sa surface.