23 Septembre 2011

Le CNES surveille la rentrée du satellite UARS

Le CNES a été mobilisé pour calculer les prévisions de rentrée atmosphérique du satellite américain UARS, qui est effectivement tombé autour de minuit (04h00 GMT samedi), "mais on ignore encore exactement où", a annoncé la Nasa samedi matin.

Le satellite est retombé entre 23h23 vendredi et 01h09 samedi heure de Washington (03h23-05h09 GMT samedi), a précisé la NASA.
Il est entré dans l'atmosphère "au-dessus de l'océan Pacifique", a-t-elle annoncé un peu plus tard, ajoutant que "si des débris devaient tomber sur terre (et non en mer), l'endroit le plus probable était le Canada".

Sous l'oeil du Centre d'Orbitographie Opérationnelle

Le CNES de Toulouse avait été mobilisé pour dresser les calculs de prévisions de rentrée atmosphérique du satellite américain UARS. Les ingénieurs reçoivent des données de la NASA, mais aussi les mesures fournies par les radars de l'armée de l'Air et de la DGA, depuis le bateau de la marine Le Monge, à Brest, mais aussi depuis « Graves », le système de détection installé à Dijon.

Les prévisions de retombées sont croisées ensuite avec les informations fournies par d'autres agences internationales.

Le campus toulousain du CNES était une fois de plus mobilisé pour tenter de déterminer au plus près la trajectoire du satellite. Au sein du CNES, c'est le Centre d'Orbitographie Opérationnelle (COO) qui est chargé de suivre le chemin emprunté par les débris. Toute l'année, 6 ingénieurs se relaient 24/24h pour tenter de prévoir à 7 jours tout ce qui pourrait venir croiser la course de nos engins spatiaux les plus emblématiques et les plus précieux comme SPOT, les satellites civils d'observation de la Terre, ou bien les satellites militaires de la famille Helios. Le COO est responsable du calcul de l'orbite de satellites gérés par le CNES. C'est lui qui évalue les probabilités de collisions en se chargeant d'alerter ses partenaires des agences spatiales dont la NASA. Quand le risque de rencontrer un débris spatial est avéré, peuvent être engagées alors des manoeuvres d'évitement.

Cette année, le Centre d'orbitographie a précisément la charge de surveiller 13 satellites (17 l'an passé) pour les protéger des mauvaises rencontres avec des débris. Chaque année, l'équipe toulousaine déclenche en moyenne 350 alertes, dont plusieurs sont classées « risques potentiels. » Mais seuls quelques risques reconnus justifient un brutal changement de cap. Des calculs mathématiques basés sur les probabilités permettent d'identifier au mieux le danger de collision. « S'il y a plus d'un risque sur 1 000 d'entrer en collision, le Centre d'orbitographie alerte le centre de contrôle du satellite qui peut alors déplacer l'engin », précise Fernand Alby, responsable des activités "Débris spatiaux" au CNES, et d'ajouter que « jusqu'ici, aucune victime ni même aucun dégât lié à la chute de ce type de débris n'ont été signalés, et ce, alors qu'au moins un satellite ou un étage de fusée retombe sur Terre chaque semaine. »

Ces éléments sont extraits d'une interview donnée par Fernand Alby à la Dépêche du Midi.

24 septembre 2011

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