29 Novembre 2010

Plus que les Progress pour ravitailler l’ISS en carburant

Le centre de contrôle du véhicule cargo ATV (Automated Transfer Vehicle) a dirigé cette semaine les dernières opérations européennes de transfert de carburant vers la Station spatiale internationale (ISS). Dorénavant, la station ne disposera que des véhicules russes Progress pour amener du « gasoil spatial » à l’ISS.
Crédits : CNES/Emmanuel Grimault.

Toulouse, 10h du matin, Centre spatial de Toulouse. Les ingénieurs du CNES et de l’ESA déclenchent le dernier nettoyage ou « purging » des conduites de l’ATV. Ce purging consiste à évacuer les résidus d’ergols restants dans les lignes par l’ouverture de vannes dédiées, situées coté ISS. Les opérateurs du centre de contrôle ont ainsi configuré l’ATV. Ils surveillent des paramètres tels que la pression et la température de l’ATV. Tout se passe comme prévu.

Deux jours avant, ils ont injecté un total de 860 kg de carburant. Ce qui donne à la Station spatiale internationale de quoi faire 5 ou 6 reboosts environ avec ses propres moteurs. Ou une soixantaine de controls d’attitude, selon les besoins de la Station. Le fuel est utilisé selon le programme de vol de l’ISS, le trafic vers la station, les changements d’orbite prévus…

Les opérations ont durée 1 heure et 15 minutes et ont été suivies sur place par les experts d’Airbus Defence & Space (ancien Astrium, constructeur de l’ATV) et par des spécialistes russes de cette phase, de la société RKK-Energia. A Houston, les partenaires NASA ont également surveillé de près cette activité.

Une opération qui ne pourra être assurée que par les Progress russes à partir d’aujourd’hui. Les autres vaisseaux ravitailleurs de l’ISS comme les HTV, les Space X ou les Dragon peuvent amener de la cargaison vers l’ISS mais ils ne sont pas conçus pour servir de « pompe à essence » à la station.

Les réservoirs de l’ATV-5 Georges Lemaître sont vides maintenant. Les tuyaux, propres. Il est important de purger bien le système dit de « refuelling » pour éviter que du carburant ne s’échappe et pollue des systèmes importants situés à l’extérieur de l’ATV ou de la station (par exemple, les cibles), lors du désamarrage prévu en février 2015.

Le système de refuelling entre l'ATV et l'ISS. Crédits : NASA / ESA
Le système de refuelling « vu » de l'intérieur. Crédits : Airbus Defence & Space / L.Ribes.