9 Janvier 2014

1966, le satellite Diapason

Le 1er satellite du CNES, 100 % français, décolle d'Algérie en 1966. D'abord surnommé Zébulon par la presse, ce sobriquet est vite écarté pour éviter tout incident diplomatique : ce sera Diapason.
Crédits : CNES.

Le 17 février 1966, le lanceur français Diamant-A2 place sur orbite le satellite D1A. Un nom peu accrocheur pour les nombreux journalistes venus assister à l’événement sur la base d'Hammaguir. Au cours d'un dîner, le surnom de « Zébulon » est lancé, parmi d'autres, en référence au petit personnage animé de l'émission le Manège enchanté qui se déplace par bonds sur un ressort. Un ressort permet justement au satellite D1A de s'expulser du dernier étage de Diamant.

Le sobriquet est vite adopté par la presse au grand dam du gouvernement français et du CNES qui redoutèrent un incident diplomatique en raison de sa sonorité proche du mot arabe Zebbi et de ses déformations populaires désignant le sexe masculin. « A l'époque, il y avait beaucoup d'échecs de fusées. L'idée, qui s'inspirait de ce qui se faisait alors à la NASA, était de ne donner des noms qu'aux satellites ayant réussi. Nous avions ainsi désigné simultanément FR1* et D1A par des sigles. L'indication FR concernait les projets internationaux et D les satellites destinés au lanceur Diamant » se souvient Jean-Pierre Causse, alors directeur du programme des satellites et du centre spatial de Brétigny-sur-Orge, le 1er centre scientifique et technique du CNES.

Quant au nom Diapason, il fait référence à l'expérience principale embarquée sur le satellite. « Elle consistait à faire voler un oscillateur à quartz ultrastable, avec une fréquence très bien définie pour servir de référence, comme un diapason pour la musique. C'était l'ancêtre d'un oscillateur de GPS ou de Galileo » explique Jean-Pierre Causse.

Cet imbroglio de nom eut toutefois une amusante conséquence : des figurines de Zébulon ont orné pendant un temps les bureaux des ingénieurs du CNES de Brétigny. Le créateur de la marionnette en avait fait envoyé tout un colis, tout heureux de la publicité offerte.

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